Chaumière remembrée

Quatrième génération

Ainsi, le 15 Juin 1941, les trois frères 'reconnaissent avoir liquidé la succession leurs droits et intérêt de famille, et n'avoir plus aucune redevance les un envers les autres'.

Reste la maison, maintenant en indivis entre le Cadet et le Benjamin. Elle comprends alors, cuisine et petite chambre, écurie, grange, remise, porcherie, etc. …

En 1937, le Cadet y fait construire deux pièces dans le fond de la grange, afin de gêner le moins possible le fermier , et surtout de laisser la cuisine libre à son père, et à son frère Benjamin. Il est entendu que si le Benjamin à son tour fait construire des pièces dans la grange, on doit s'entendre alors pour faire un partage et avoir, chacun, une pièce sur le devant et une sur le derrière de la maison, que le partage se fasse selon la façade de la maison. Il est convenu que les frais d'entretien ou réparation sont à charge égale, de même que les recettes de fermage ou autre, sont à partager également. Sauf cas de toute nécessité, on ne doit rien traiter sans entente entre les deux parties. En cas de décès de l'une des deux, le dernier survivant s'engage à respecter les présentes conditions à l'égard des ayants droits, ou héritiers. Comme suite aux présentes conventions signés par les deux parties, le Benjamin se réserve le droit de disposer de la cuisine et de la chambrette pour son usage personnel, et soit autorisé à donner congés au fermier s'il y en à un.(Convention de Octobre 1943).

Mais rien n'est simple en indivis : des transformations prévues en 1957 soulèvent des problèmes relatifs à une proposition de partage, jugée 'pas acceptable' par le Cadet : elle fait un lot sans issues et sans façades, et n'est pas dans le sens de la toiture de la maison, comme c'était précisé dans la convention. Ainsi, d'après ces transformations, il faut prévoir le partage ou avoir une nouvelle entente. Le lot qui n'aurait que le derrière de la maison, doit être compensé par l'attribution de la vieille cuisine et de la petite chambre sur le devant . 

Heureusement, le 22 Juillet 1968, par-devant Maître ALLARY, notaire à PRADELLES, le Cadet fait vente à l'Aîné du Benjamin, de cette maison d'habitation et dépendances , sise au hameau des HUBACS, commune de SAINT-ETIENNE-DE-LUGDARES, composée d'un rez-de-chaussée, un étage et galetas, portée au cadastre rénové de ladite, pour une superficie de trois ares vingt centiares (ancien cadastre section G). Mention est faite que le surplus de cet immeuble soit moitié, indivise , appartient au Benjamin, père de l'acquéreur.

Encore en Juillet 1970, 'de la paperasse subsiste', comme le mentionne le Cadet dans un courrier à son neveu ou il fait état de cette 'chaumière ou il était si attaché', de 'cette résidence qu'il aimait pour sa valeur présente ou future'.

Mais maintenant des aménagements sont possibles : un été, une dalle coulée fait place au mauvais plancher de la petite chambre sur le devant : dés 5 heures du matin, le beau pére de l'ainé du Benjamin, aidé du mari de l'unique fille du Benjamin, préparent le béton. Une nouvelle dépendance est maintenant utilisable.

Au sous-sol, à coté de l'écurie, la vieille cuisine verra sa porte d'entrée transformée en fenêtre. Ces deux piéces permettrons au beau-pére et la belle mére de l'ainé du benjamin, de passer les quelques mois d'été.

Finalement, le 12 Mai 1976, par-devant Maître DUMAS, notaire à LA GRAND'COMBE, le Benjamin et son épouse, vendent à leur fils Aîné, la dite maison d'habitation avec ses dépendances, avec terrain attenant, composé d'un rez-de-chaussée, un étage galetas, le tout sis au hameau des HUBACS, commune de SAINT-ETIENNE-DE-LUGDARES, figurant au cadastre rénové de ladite commune sous les relations BL de contenance 03 ares et 20 ca.

L'acquéreur par le fait de la présente vente deviendra seul et unique propriétaire dudit immeuble, à compter de ce jour, comme étant propriétaire de l'autre moitié indivise …

La chaumière indivis redevient une chaumière remembrée.

Des travaux d'importance sont maintenant possibles : dans les années 1980, l'ancienne moitié du Benjamin est entiérement réhabilitée : les poutres du plancher de la grange sont changées et doublées, le sol refait en parquet, les murs de cloisonnement, anciennement en planches, sont remontés en dur.

Au sous-sol, la vieille cuisine n'est plus utilisée comme habitation, mais sert de piéce de rangement. De plus, une douche est mise en place, mais les sanitaires restent vétustes.

Autre problème d'importance dans ce milieu rude: le chauffage. Des essais de chauffage central par fourneau bouilleur à charbon, ne donnent pas satisfaction : par moins de -15° extérieur en février, il gèle dans la maison, malgré les murs de plus d'un mètre d'épaisseur, et les soudures ont du mal à tenir le choc thermique au remises en service hivernales. Finalement, rien ne vaut un bon poelle à bois. En moins d'une heure, il fait plus de 20° intérieur …

Tour reste à écrire ...

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Cinquième génération

En Juillet 1992, le fils unique de l'ainé du Benjamin, se marie à son tour avec une fille du pays du CROS : les ROBINET s'unissent aux BARANDES , et l'histoire continue.

A leur tour, ils aspirent à leur intimité propre, et l'ainé du Benjamin leur concéde la partie centrale. Ils l'aménagent à leur tour aussi, avec la vison de l'époque : doublures en lambris remplacent tapisseries, retour aux origines et recherche de ce passé, c'est maintenant le sens de leur génération. Le bois refait place au formica.


La cheminée ne fume certe plus en continu, mais fume encore plusieurs fois dans l'année, et plus seulement aux beaux jours : la résidence d'été devient une 'résidence secondaire'. Il faut bien vivre et aller ou se trouve le travail, mais il ne faut pas oublier d'ou l'on vient.


Quand la burle souffle en ce mois de février, et que le col de la CROIX DE BAUZON est fermé par la DDE à cause de la tourmente, il ne vous reste plus qu'à faire demi-tour … à moins que de tenter le passage par LA CHAVADE, pour atteindre ce haut plateau alors immaculé et vierge de toute trace de passage. S'il est alors proche de minuit, vous verrez cette burle s'arrêter après LANARCE. Sous un ciel infiniment étoilé, et par une température inférieure à -20°, alors plus de neige, plus de tourmente. La nationale N102 n'existe plus que par les grands arbres qui la délimitent : roulez donc au centre.


Puis arrive PEYREBEILLE. Une infinie ligne droite, sans âme qui vive, ou il ne faut surtout pas stopper par crainte de ne plus repartir. Enfin, le croisement de PRADELLE avec le STEVENSON à droite : une descente interminable commence, pour prendre fin à LANGOGNE. La encore, une autre alternative : s'arrêter en milieu 'civilisé', ou continuer l'aventure, une seconde partie... 

Car rien n'est encore gagné, et dés la sortie de la ville, ce n'est plus ce haut plateau froid et dégagé, mais une longue route sinueuse, verglacées, et extrêmement dangereuse, même dans des situations normales. Plus un mot jusqu'à LUC, bifurcation à gauche, au ralentis, descente, traversée du pont et arrivée en ARDECHE. Mais ce n'est pas mieux, ni pire. Il faut simplement poursuivre. Puis LABRO et enfin HUEDOUR. A nouveau ce ciel dégagé, mais synonyme d'une température fortement négative (-18°C ?). La traversée du pont et le virage en épingle …sans commentaires. Puis la Vallée, largement dégagée malgré une hauteur de neige impressionnante, mais si fortement gelée que l'on peut rouler dessus. Surtout ne pas s'arrêter, continuer doucement, sans à-coups, comme la vie qui passe…

Et comme la vie qui passe, le temps arrive enfin du repos attendu. Un dernier effort pour 'ouvrir la porte'. Avec l'habitude et la confiance, tout devient sans problème. Puis les gestes routiniers. Même s'il est tard, même s'il semble faire froid, il faut chaud au cœur et la pendule est 'remontée', activée à 2 heures de ce matin. (vécu).

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Epilogue de la seconde partie

Le 05 Aout 2000 est né le petit fils de l'ainé du Benjamin : une sixiéme génération est en place …

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