La Trappe: Historique
Introduction
Huitième fils d'un honnête commerçant en soie de LYON, Henri Louis Marie MARTHOUD, seul enfant mâle survivant avec ses trois sœurs, fut baptisé en 1827 en l'Eglise de SAINT-POLYCARPE. Plus tard, une des filles, Marie, mourut, et d'autres enfants naquirent : Marie, puis Louis. Placé à l'Institution des CHARTREUX en 1835, élève timide et réservé, il eut une révélation, le dimanche 29 mars 1846 : il serait trappiste.
Le 31 mars 1846, départ pour AIGUEBELLE, arrivée officialisée le 04 avril 1846, à 19 ans, sous le nom de Frère Marie POLYCARPE. Novice, prononçant les vœux simples, après 12 mois, le 15 août 1847, et ordonné prêtre le 10 août 1857, puis sous-prieur. Parti à La Grande Trappe pour travailler sur le nouveau cérémonial cistercien, il reçoit pour mission de fonder Notre-Dame-des-Neiges.
La Felgère
Casimir CHALBOS, prêtre de la société de Saint-Sulpice, missionnaire depuis 15 ans aux Amériques, et son frère, l'abbé Théodore CHALBOS, curé d'une paroisse du diocèse de VIVIERS, font part à Dom ORSISE, de l'Abbaye Notre-Dame d'AIGUEBELLE, de consacrer à la création d'une trappe leur héritage, constitué du Mas de LA FELGERE, une ancienne grange de l'Abbaye des CHAMBONS, achetée en 1791 par Jean CHALBOS, leur grand-père.
Après un premier refus, finalement le 5 août 1850, (jour de la fête de Notre-Dame des Neiges, 7 religieux (2 pères et 5 frères), partent sous la conduite du Père GENIEZ, d'AIGUEBELLE, via VIVIERS, avec une charrette et un unique cheval, puis arrivent, le 25 août 1850, à LA FELGERE, ferme de pierre et de chaume, qu'ils nomment Notre-Dame-des-Neiges. Ils vivent alors le quotidien des hauts plateaux ardéchois, avec la Burle et les Pagels, généreux, qui donnèrent les premiers matériaux nécessaires à la construction d'une chapelle, une salle de chapitre, un dortoir, une hostellerie, et un mur de clôture, car du côté de Trépalou, l'auditoire était parfois constitué de superbes loups, comme le raconta Dom GABRIEL, alors Prieur.
Après divers aléas, plus administratifs que climatiques, Notre-Dame-des-Neiges était décrétée, le 29 septembre 1852, comme Prieuré titulaire : les religieux (10 Pères, 18 Frères, 18 novices) se fixent définitivement.
L'ancien monastére
Grâce à l'arrivée de très nombreux postulants locaux, notamment de LAVAL D'AURELLE, le domaine prospère rapidement, et les bâtiments deviennent insuffisants : un nouveau monastère, à la limite de LA FELGERE, sur l'ancien domaine de COMPANS, actuelle Ferme SAINT-JOSEPH, est érigé à partir de 1854.
À la mort de Dom BONAVENTURE, Dom Gabriel rejoint AIGUEBELLE, et le Révérend Père EMMANUEL le remplace, pour continuer des travaux, extrêmement difficiles, puis quasiment impossibles : décision fut prise de quitter les lieux.
Mais le 20 juillet 1858, l'arrivée, du Père POLYCARPE, prieur titulaire, imposa la reprise des travaux (20 juillet 1858), permit leur achèvement (bénédiction avec prise de possession, le 16 juillet 1861), et assura l'avenir matériel et spirituel.
Ainsi, le 3 mars 1874, le prieuré de LA FELGERE fut élevé en Abbaye, au nom de Sa Sainté, le pape Pie IX, dont le premier Abbé mitré fut Dom POLYCARPE.
Ressources Spirituelles
Pour les ressources spirituelles, Dom PÖLYCARPE créa l'Alumnat, école de préparation des religieux prêtres, les Oblats, son meilleur contingent, comme l'a dit son voisin et ami, le Cardinal BOURRET de LABRO.
Après les troubles des années 1879, où l'Alumnat fut supprimé, Dom POLYCARPE et les occupants expulsés, une retraite est créée en Orient, à CHEIKHLE, près d'Alexandrette, en SYRIE. Après un bref retour en FRANCE, il y décéda le 25 octobre 1895 …
En 1887, avec le Prieur Dom GODDARD (Dom MARTIN MARTIN), c'est un refuge (jamais utilisé), à CORDEMOIS en BELGIQUE.
Ressources Temporelles
Pour les ressources temporelles, Dom POLYCARPE augmenta les revenus agricoles, en seigle, pomme de terre, plants de sapins, plante d'arnica (alcoolature d'arnica), avec la conservation de SAINT JULIEN DE CASSAGNAS, plantation de vignes, muriers, près d'ALAIS, alors en fort développement par la Compagnie des Chemins De Fer de PARIS à LYON et à la MEDITERRANEE (PLM), fortement intéressée.
L'incendie
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Les guerres ...
La guerre de 1914 - 1918 laissa des traces, avec 7 religieux restés sur les champs de bataille, de même que celle de 1939 - 1945, avec ses prisonniers.
Le nouveau Monastère
Dès 1949, avec Dom Toussain LOUCHE puis surtout avec Dom Claudius VALOUR, c'est un nouvel essor économique et culturel :
♦ La cave, avec le Père Marie et le Père Francois-Régis,
♦ Le mousseux, avec le Père Louis,
♦ L'atelier embouteillage étiquetage habillage des bouteilles et expédition avec le Père Jean Baptiste et le Frère Emmanuel,
♦ La Buvette, avec le Père Martin et le Frère Jean,
♦ L'hostellerie et Frère Luc,
♦ Le magasin de souvenir, avec Père Dominique,
♦ La ferme moderne, avec le Père Zéphirin, le Père Emile et le Père Vincent,
♦ Le Jardin, avec Frêre Henri,
♦ La scierie, avec Père Eugène,
♦... sans oublier l'incontournable Frère Étienne, et bien d'autres qui participèrent à la reconstruction des nouveaux bâtiments.
Activité Economique passée ...
Car c'est l'activité économique de la cave, avec « l'œuvre du Vin de Messe », qui a commencé en 1900, à SAINT JULIEN, pour se transporter à BELLEGARDE. Les raisins achetés aux viticulteurs, sont transformés en altitude :
♦ Vins de tables (rouge, rosé et blanc)
♦ Vins mousseux (Muscat, demi-sec et sec)
♦ Vins apéritifs (Muscat et Quineige)
♦ Digestifs (Reine des Neiges, jaune ou verte).
Avec différents autres produits, régionaux ou monacaux, ils constituent le gagne-pain de la communauté ...
Ainsi:
« Ils seront véritablement moines, quand ils vivront du travail de leurs mains, selon l'exemple des Apôtres et de nos pères ».
[selon la Règle de Saint Benoît (XLVIII)]